Je me suis retrouvé dans une manif LGBT-anarchiste

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Samedi dernier, je participais dans ma ville à une manifestation devant la Préfecture. Organisée simultanément dans 60 villes de France, cette manifestation marquait l’opposition au projet de loi bioéthique, qui comprend en son sein plusieurs dispositions qui ne me semblent pas porteuses de bien pour l’avenir de notre société.

A 200 mètres de là, se tenait une contre-manif, qui mêlait dans un même groupe militants anarchistes et militants LGBT qui défendaient certaines positions que je ne partage pas.

Après avoir lu mon discours sur l’importance du rôle du père et l’incohérence gouvernementale sur ce sujet, j’ai décidé d’aller jeter un oeil à la contre-manif, avec une autre personne.

Nous nous sommes mêlés à leur groupe.

Et lorsqu’on a voulu en ressortir quelques minutes après, le cordon de gendarmerie en tenue de Robocop nous en a empêchés (car leur manif n’était, elle, pas déclarée) jusqu’à la dissolution complète de “notre” manif.

Une heure trente dans les drapeaux arc-en-ciel et les chants militants, dans une ambiance, il faut le reconnaître, plutôt festive.

Des musiques étaient diffusées au haut-parleur.

Certaines d’entre elles y allaient franchement pour “bouffer du curé”, avec du “ni dieu ni maître” comme maître-mot.

Et puis, au milieu de tout ça, surprise.

D’abord, j’entends “Jerusalema”, le dernier tube chrétien à la mode, originaire d’Afrique du Sud, en langue zoulou, 180 millions de vues sur Youtube.

Traduction des textes : “Jérusalem est ma maison / Protège-moi / Marche avec moi / Ne me laisse pas ici / Je n’ai pas ma place ici / Mon royaume n’est pas ici

Je me dis en moi-même, un petit sourire au coin des lèvres : “les anars, c’est plus ce que c’était”.

Chanson suivante : “Evenou shalom alekhem”, chant en hébreu signifiant “Nous vous annonçons la paix”, souvent chanté dans les célébrations juives et largement repris dans les églises.

J’ai interrompu la discussion que j’avais avec une jeune manifestante pour demander à celle qui diffusait au haut-parleur si elle savait ce que signifiaient ces chants. Qui sait, peut-être était-ce volontaire de sa part ? Peut-être voulait-elle bénir ses co-manifestants, ou le cordon de gendarmerie ?

Ce n’était visiblement pas le cas, car une fois mise au parfum, elle s’en est très vite tenue au répertoire en français, plus sûr. J’aurais peut-être dû la laisser dérouler sa playlist. 🙂

Je pourrais volontiers engager de bonnes relations avec certaines de ces personnes, on n’est juste pas d’accord sur un certain nombre de points.

Mais, malgré le message qu’elles diffusaient à cet instant, ouvertement hostile à la foi, des paroles de bénédictions voulaient quand même s’échapper du haut-parleur. En hébreu ou en zoulou, il fallait que ça sorte.

Et ça m’a laissé penser que Dieu ne manque décidément pas de ressources pour s’exprimer, même quand on voudrait le faire taire. Il est capable de parler là où on ne l’attend pas. De bénir quand on le rejette.

Il me surprendra toujours.

Pascal Portoukalian

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